Le jeune Amar, père de deux enfants, vit d’expédients et cherche en vain un emploi à Alger. Il décide d’émigrer en France, et y trouve un travail, mais le perd vite après une rafle et une garde à vue de plusieurs jours. Entraîné par deux Européens louches rencontrés dans un café, il s’embarque avec d’autres chômeurs pour un travail bien payé dans les plantations de Madagascar. Le bateau qui les emmène accoste finalement à Alger ! Ce film avait disparu pendant près de cinquante ans. Ahmed Bedjaoui en avait fait son deuil jusqu’à ce que la Cinémathèque de Berlin ne retrouve l’unique copie de cette œuvre dans ses archives, la restaure, la sous-titre et la projette en ouverture de son festival en 2015. Le film a emballé le nombreux public présent, composé de professionnels et de cinéphiles avertis. Du fait de la modestie de ses moyens autoproduit, mais aussi par choix esthétique, le film oscille entre le cinéma néo-réaliste et le cinéma vérité.